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Disparition de Robert Redford, géant du cinéma américain… et alumni français

19 septembre 2025 Affaires
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On croit toujours tout savoir sur les stars. De très nombreux hommages ont été rendus à Robert Redford, géant du cinéma américain, après l’annonce de sa disparition. A cette occasion, quelques uns des commentateurs ont découvert que le grand acteur américain avait fait un séjour à Paris, dans ses jeunes années, pour y apprendre les « beaux-arts ». Robert Redford, un alumni français ?

On croit toujours tout savoir, mais par exemple, savait-on que Robert Redford, le « montre sacré du cinéma », se destinait d’abord à une autre forme de carrière artistique ? Dans une récente biographie de l’acteur traduite en français, l’auteur, qui a souvent rencontré l’acteur pour écrire son ouvrage, essaie de révéler « l’homme complexe et surprenant sous la façade hollywoodienne », en insistant sur sa « période française ».

Une jeunesse agitée

Cet « ami de la France », selon les termes du communiqué d’hommage de la ministre de la culture française, aurait en effet « trouvé l’inspiration lors de son passage aux Beaux-Arts de Paris ». Car, précise encore le communiqué, « né en 1936, Robert Redford avait grandi dans une Amérique où il ne trouvait pas sa place ». Et, dans les années 1950, c’est à Paris qu’il avait « cru déceler sa voie : celle de la peinture ».

En revenant à la biographie de l’artiste, parue en français en 2022, on découvre en effet que cette « jeunesse agitée » est bien passée par Paris. Selon le biographe, « c’était le monde dont il rêvait : subversif, agité, extrême ». Car, selon Robert Redford lui-même : « Ma découverte de la France pré-gaulliste a marqué pour moi le début d’une conscience politique cohérente ».

Des Beaux-arts à l’Académie Charpentier

En marge (ou au contraire au centre ?) de cette « conscience politique cohérente », l’acteur choisit de cultiver l’art au sens large et s’inscrit à l’Ecole des Beaux-arts de Paris. Mais l’Ecole, explique son biographe, avait depuis peu « fait passer l’architecture au premier plan, devant la peinture et la sculpture », les deux premières années d’études étant « centrées sur le classicisme et la Renaissance ». Robert Redford exprime une certaine déception : « C’était l’école où Delacroix, Ingres, Renoir, Degas et Monet avaient été formés. C’était censé être l’école par excellence où l’expérimentation était valorisée. Mais l’ambiance que j’ai découverte était très académique et très sérieuse ».

Et de poursuivre : « Je passais mes journées assis dans une cour à apprendre les théories mathématiques d’Alberti ou les principes de la perspective aérienne et du clair-obscur ». Bref, au bout de quelques semaines, il obtient d’être « transféré à la moderniste Académie Charpentier, qui venait d’être accréditée ».

Une vision artistique et une recherche personnelle

C’est donc là que Redford va découvrir l’art plastique qu’il aime. L’Académie de la Grande Chaumière, qui a aujourd’hui succédé à l’Académie Charpentier, rend hommage à son tour à Robert Redford, attestant que cet « acteur légendaire et réalisateur talentueux », a été aussi « élève de l'Académie pendant son séjour à Paris dans les années 1950 », une époque où Paris était déjà « un carrefour pour les artistes du monde entier ».

Robert Redford s’est alors « immergé dans l’effervescence artistique de la ville », il y a « côtoyé des peintres, sculpteurs et écrivains », des rencontres qui ont nourri « sa vision artistique et sa recherche personnelle ». Concrètement, c’est à l’Académie Charpentier qu’il étudie la peinture et le dessin, il y découvre un nouvel univers : « J’ai pu oublier les études académiques pour expérimenter. C’était la première fois de ma vie que je pouvais travailler dans une liberté naturelle, essayer des choses et échouer ou réussir »…

Un retour aux années bohême

On sait quelle carrière Robert Redford a eu ensuite en tant qu’acteur, réalisateur, cinéaste… On sait à quel point les 70 grands rôles qu’il a interprétés ont marqué le cinéma mondial, on connaît tous ses grands succès, ses Oscars, ses multiples récompenses internationales. Ce qu’on sait moins c’est qu’à la fin de sa vie, Robert Redford a renoué avec ses premières amours et a finalement accepté d’exposer ses œuvres de jeunesse. C’est à Monaco, en 2011, qu’une exposition caritative a présenté les œuvres d’artistes qui se sont adonnés à leur « passion cachée pour les arts plastiques ». On a ainsi pu découvrir les œuvres de jeunesse de Robert Redford, dévoilées pour la première fois, et voir les reproductions de cinq des esquisses de l’acteur-réalisateur, quatre nus féminins et un portrait d’homme, « réalisés au cours de ses années bohême, remontent à ses premières années d’étudiant aux Beaux-arts de Paris ». La boucle était bouclée.

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